La confession du président aguellid au peuple de France

Day 946, 16:39 Published in France France by Ivan Dusaiks

En ces temps difficiles, quoi de mieux qu'une bonne satire pour détendre l'atmosphère ? Voici donc, par anticipation, le futur résumé de la très probable confession de fin de mandat de notre cher président. A prendre comme il se doit, donc avec autant de sérieux que de dérision.


« Cher peuple français,

Depuis quelques jours, tu me traites injustement, moi qui me suis tant battu, avec tant d'héroïsme et de dévouement pour ta cause nationale, je trouve cela déloyal de ta part. Certes, il y a eu des erreurs de commises, mais, tu le comprendra bien vite, ce n'est pas ma faute.

Au commencement de mon mandat, j'ai nommé mes amis, qui, enhardis dans leur agressivité naturelle, si semblable à mon propre caractère, se sont senti pousser des ailes, mais, ce n'est pas ma faute. Par conséquent, ils ont brouillé nos relations avec nos alliés de toujours, ruiné notre position diplomatique, mais ce n'est pas ma faute. J'ai aussi cru pouvoir jouer à jeu égal avec phoenix, parce que mon allégeance légendaire à leur égard aurait du effacer tout ressentiment à notre encontre, je n'ai pas été présomptueux, j'ai été dupé, je me suis laissé tromper, abuser et trahir par les éternels revanchards, et par ma propre confiance en moi, mais ce n'est pas ma faute.

Tu auras sans doute appris que, récemment, peuple de France, nous avons reconquis l'Aquitaine, mais là non plus, ça n'est pas ma faute. La Hongrie menaçait l'Espagne d'une attaque imminente, je me suis greffé au plan sans trop de préliminaires, en faisant promettre aux hongrois de nous filer du blé, et, dans l'euphorie du sang et de la bataille, je les ai cru, ce n'est pas ma faute. Je n'ai pas tenu compte de l'arrogance légendaire et de l'avarice de son gouvernement, j'ai négligé tout facteur psychologique, j'ai été franc, naïf, et me suis refusé à tout procédé autre que bon enfant, mais ça n'est pas ma faute. D'ailleurs, depuis cet épisode, j'ai ravalé ma paire, n'osant pas menacer, et en suppliant bien, mais quel autre choix avais-je, le destin est contre moi, ça n'est pas ma faute.

Pendant ce temps là, j'ai vidé les caisses du pays dans des opérations qui risquent de n'avoir servi à rien, puisque désormais, la France n'est plus la bienvenue nulle part ; sans guère d'alliés autres qu'intéressés ou de circonstance, sans soutiens, nous serons rasés, mais en tout cas, puisque cela ne se produira pas sous mon mandat, ça ne sera pas ma faute. Je vais laisser à mon successeur un pays ruiné, isolé, divisé et fier, mais si la fierté ne fait pas vivre, ça n'est pas ma faute.

Je serai sans doute la risée de l'Histoire, mais je parviendrai sans nul doute à accuser le camp d'en face pour son incompétence, jamais mon manque de clairvoyance ne sera mis en accusation ; si nous avons échoué, ça ne sera pas ma faute.

D'ailleurs, peuple de France, c'est toi qui m'a élu, et ça non plus, ça n'est pas ma faute.


Bien à toi, ton aguellid qui t'aime fort, futur vice-roi de Sainte-Hélène, et second homme au monde à avoir réussi à coaliser toute l'Europe contre lui, Atlantique sud. »



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Si je n'ai pas la flemme, je publierai prochainement un point stratégique plus sérieux sur notre merveilleuse condition diplomatique.

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